MSF
Introduction, objectifs, méthodologie
L’évaluation des vulnérabilités urbaines dans la ville de Conakry a été commissionnée par MSF-CH pour identifier les populations les plus vulnérables et mieux comprendre les facteurs sanitaires de vulnérabilité afin de proposer des pistes de réflexion pour un futur projet.
Cette évaluation qualitative a été réalisée par l’Unité d’évaluation de MSF à Vienne. Elle a été menée dans les cinq (5) communes de la ville de Conakry entre août et septembre 2012. Les recommandations et le rapport final sont présentés en octobre 2012. Le manque de temps était la contrainte majeure de cette évaluation.
Résultats
Urbanisation et pauvreté. Conakry apparait comme une ville très dynamique, caractérisée par une urbanisation rapide, mais plutôt anarchique. La pauvreté est omniprésente, mais il est difficile de créer une typologie et de la localiser géographiquement. En effet, la ville est très hétérogène et les territoires pauvres sont mélangés aux riches. On trouve alors des poches de pauvreté dans l’ensemble des communes de Conakry. Ces disparités se retrouvent également à une échelle très fine, à l’intérieur même des quartiers.
Situation alimentaire et nutritionnelle. Le problème d’accès à la nourriture est la préoccupation première de la plupart des habitants de la ville rencontrés. La nourriture occupe aussi la première place des dépenses des ménages. Aussi, l’insécurité alimentaire touche 6,4% des ménages de Conakry et 1,5% des ménages sont en insécurité alimentaire sévère. La pauvreté des ménages, le niveau d’éducation et l’état de santé semblent être les déterminants principaux de l’insécurité alimentaire.
La situation nutritionnelle de Conakry peut être caractérisée comme chroniquement précaire. En 2012, la prévalence de la malnutrition aiguë globale chez les enfants de moins de 5 atteint 7,3% à Conakry, la malnutrition aiguë sévère est estimée à 1,6%.
Eau et assainissement. Ce sont essentiellement le type de quartiers et leur localisation qui influent sur cette thématique. Les quartiers de collines ont davantage de problèmes d’accès à l’eau pendant la saison sèche ainsi quer des difficultés de construction de latrines sur des sols rocailleux. Alors que les quartiers situés en contre bas sont pour certains plus densément peuplés et reçoivent – en particulier pendant la saison des pluies – les déjections des quartiers de colline. L’ancienneté de l’habitat joue un rôle moins important que la densité dans les problèmes de gestion de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. La capacité des habitants de se regrouper et s’organiser joue également un rôle primordial permettant de palier l’insuffisance des services publics en matière de ramassage des déchets, par exemple.
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