Ministère de la Santé
I.
Introduction
La
République de Guinée a adopté une
politique nationale de santé à la fin des années 80, reflétant une ferme
volonté politique afin d’assurer à sa population une couverture sanitaire
universelle. Pour y parvenir, une analyse de la situation sanitaire de base a
été réalisée, qui a permis d’identifier des problèmes de santé et proposer des
mesures correctives. Parmi ces mesures, la mise en place du Programme Elargi de
Vaccination intégré aux Soins de Santé Primaires et Médicaments Essentiels (le
PEV/SSP/ME).
Aussi,
la Guinée a adhéré à plusieurs conventions dont entre autres :
·
L’objectif “Santé pour tous” en 1977,
· La souscription à la déclaration d’Alma
Ata en 1978, relative à la politique des Soins de Santé Primaires.
·
La charte africaine de développement
sanitaire en 1980 ;
· L’initiative de Bamako en 1988, dont l’objectif
principal était : « la distribution équitable des ressources pour assurer
l’accès de la grande majorité des gens à celles-ci » (Velasquez, 1989, p.
461).
Ces
conventions visaient : (i) Le renforcement des mécanismes de gestion et de
financement au niveau local; (ii) des mécanismes de fourniture, de gestion et
d’utilisation des médicaments essentiels; (iii) la promotion de la
participation communautaire et la décentralisation de la prise de décision au
niveau district sanitaire etc.
En effet, les soins
de santé primaires sont des soins essentiels, universellement accessibles à
tous par les moyens qui sont acceptables par les collectivités ; avec leur
pleine participation/responsabilisation et à un coût abordable pour la
communauté et le pays.
Ses composantes sont les suivantes :
→ L’équité ;
→ La participation
des communautés dans la conception, le financement et l’exécution des actions
de santé
→ L’approche
multisectorielle
→ La technologie
appropriée ;
→ La promotion de la
santé individuelle, familiale et communautaire ;
→ L’intégration
harmonieuse des soins curatifs, préventifs et promotionnels ;
→ La mobilisation
des populations/communautés autour des services
Il convient de signaler que de nombreux facteurs ont
conduit aujourd’hui au dysfonctionnement du système de santé entrainant des
problèmes majeurs :
ü La mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile élevée,
ü
La prévalence des
maladies transmissibles, des maladies à potentiel épidémique émergentes et des
maladies non transmissibles reste encore élevée ;
ü
La qualité des
prestations de soins insuffisante surtout au niveau communautaire ;
ü
L’insuffisance
dans la gouvernance du système à tous les niveaux ;
ü
Le
système de financement encore peu performant ;
ü
Le
manque de décentralisation et déconcentration effective des services, mais
surtout de responsabilisation des communautés.
Aussi,
la mondialisation met à rude épreuve la cohésion sociale de nombreux pays ainsi
que leurs systèmes de santé. Les populations manifestent de plus en plus d’impatience
face à l’incapacité des systèmes de santé à assurer une couverture nationale
répondant à des demandes précises et aux nouveaux besoins.
Ainsi,
le défi majeur du système de santé pour les années à venir est
d’élargir la couverture sanitaire à l’ensemble de la population par le
renforcement de la qualité des prestations et la responsabilisation des
communautés pour leur santé.
La
décentralisation est une stratégie qui vise à responsabiliser les populations
face au développement de leurs localités. Elle se définit comme un partage de
pouvoir entre l’Etat et les collectivités décentralisées avec transfert des
ressources et des compétences.
Le développement
local est un processus endogène engagé par les communautés pour la résolution
de leurs problèmes prioritaires (santé, agriculture, éducation, accès à l’eau
etc.).
La vision
Dans le cadre de
la relance des Soins de Santé Primaires, la nouvelle vision ambitionnée est
l’appropriation effective par les communautés de leurs services de santé de
base.
A ce titre, la
communauté a l’entière responsabilité de la gestion et du développement du
système de santé de base. Elle prend les décisions y afférentes.
Pour le devéloppement de la
santé communautaire, un focus doit être mis sur
les structures et organes communautaires de base notamment les Comités
de Santé et d’Hygiène (COSAH).
C’est pourquoi les Ministères de la
santé, de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avec l’appui
des partenaires techniques et financiers, ont élaboré le cadre de Référence
de l’Organisation et du Fonctionnement des Comités de Santé et
d’hygiène, afin de les redynamiser.
Ainsi, la mise en place des
mécanismes de mobilisation des communautés pour la santé à travers les COSAH et
les agents de santé communautaire demeure, la voie pour une couverture
sanitiare universelle.
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