CNLS
La
Guinée est un pays côtier d’Afrique de l’Ouest avec une population totale
estimée à 11,7 millions dont
1,8 millions d’habitants à Conakry, une densité de 49 habitants au Km² et un
taux de croissance démographique de 3,1% [1] par
an. Elle couvre une superficie de 245.857 Km², délimitée par l’Océan Atlantique
et la Guinée Bissau à l’Ouest, la Côte d’Ivoire à l’Est, le Sénégal et le Mali
au Nord, la Sierra Leone et le Libéria au Sud. Le pays est classé 179ème/187
pays selon l’indice de développement humain (PNUD 2014) et les indicateurs liés
aux OMD restent faibles (rapport annuel de la riposte 2013, p.8).
La Guinée est classée dans la
catégorie des pays à épidémie généralisée avec une prévalence de 1,7%[2]
au sein de la population générale. Cette prévalence est variable selon le sexe
et la résidence. Elle est de 2,1% chez les femmes contre 1,2% chez les hommes
et 2,7% en milieu urbain contre 1,2% en milieu rural. La frange jeune, 15 à 24
ans, de la population demeure affectée par la pandémie avec une séroprévalence
de 2,5%.
Au
sein des groupes de populations les plus à risque d’infection au VIH, selon ESCOMB 2012,
on note des prévalences élevées chez certains groupes cibles. Ainsi, on relève
56,6% chez les Hommes ayant des rapports
Sexuels avec les Hommes (HSH), 28,6% chez les tuberculeux, 16,7% chez les Professionnelles
du Sexe (PS) et 9,4% chez les prisonniers. En outre, la prévalence est de 5,9% chez les miniers; 5,4%
chez les routiers; 5,3% chez les pêcheurs et 5,6% chez les hommes en uniforme.
La propagation du VIH est favorisée par la persistance
de certains comportements tels que le multipartenariat, la précocité des
rapports sexuels et la non utilisation systématique du préservatif. Le risque
de transmission est également renforcé par des facteurs religieux et culturels
qui contribuent à la discrimination et la stigmatisation d’une certaine catégorie
de personnes notamment les PS et les HSH limitant ainsi leur accès aux services
VIH. Il faut aussi noter le flou juridique voire le silence des lois guinéennes
sur le statut et la protection de ces personnes.
Aujourd’hui, la Guinée, suite à son adhésion à la
Déclaration Politique sur le VIH/sida « Intensifier nos efforts pour
éliminer le VIH/sida », adoptée à l’issue de la réunion de Haut Niveau en
juin 2011 à New York, s’inscrit dans la dynamique internationale pour
l’atteinte des objectifs mondiaux de lutte contre le sida à savoir: Parvenir à
Zéro nouvelle infection, Zéro discrimination, Zéro décès lié au sida.
Pour atteindre cet objectif, il faut nécessairement investir les ressources sur les cibles susceptibles de produire un résultat probant. Parmi ces cibles se situent les PS et les HSH.
Les résultats de la récente estimation du Mode of Transmission (MoT) en Guinée basée sur le modèle ONUSIDA, indique que l’épidémie se propage essentiellement au sein des populations liées à la prostitution (professionnelles du sexe, leurs clients et les partenaires de leurs clients) et dans les populations ayant des relations sexuelles avec des partenaires occasionnels. Ce dernier groupe de population regroupe essentiellement les jeunes et certaines populations dites passerelles dont les pêcheurs, les miniers, les routiers, les hommes en uniforme etc. Ainsi, il ressort de la même enquête que certaines personnes en couple stable et leurs partenaires qui utilisent les services des PS sont à l’origine de plus de 60% de nouvelles infections dans la population générale
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