RESUME

Le système de référence et de contre-référence s’inscrit dans le principe du continuum des soins ou de la chaîne des soins dans le cadre de la prise en charge globale des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA.

A cet effet, le système de référence doit répondre à des principes et à des procédures qui doivent faciliter l’accès des PVVIH aux structures appropriées ; bref « On ne réfère pas une personne simplement parce qu’on n’a pas le temps ou les moyens de s’en occuper. Il faut analyser et connaître ses besoins avant de l’orienter vers une autre prestation ». En effet, rien ne sert de référer une personne vers un autre niveau pour un service dont il n’a pas besoin ou pour des services qu’on peut offrir.

Dans un autre registre, il faut qu’il y ait au fond un mécanisme de référence et de contre référence fonctionnel, performant et efficace pour la grande satisfaction des uns et des autres.

Le présent document se situait dans le cadre de l’analyse de la situation verticale et horizontale du système de référence et de contre référence à travers les interventions jusque là opérationnelles sur le terrain tout en se penchant sur les contributions des prestataires, des bénéficiaires, des décideurs et des différents intervenants. De cet état des lieux, découlent des stratégies correctrices dans le but de l’amélioration de la qualité de vie des PVVIH.

Ainsi, un échantillon ou plus exactement des zones ont été ciblées de manière raisonnée, à savoir la zone spéciale de Conakry qui possède une multitude de centres de prestations (Publics, Privés et Associatifs) et le bassin de la Guinée Forestière où interviennent plusieurs institutions et ONGs nationales et internationales. Des structures de base, des Hôpitaux préfectoraux, des Hôpitaux régionaux et nationaux ont été touchés ainsi que les superviseurs des DRS, DPS, Institutions internationales, des centres associatifs, des ONGs de PVVIH et autres personnes ressources.

La visite de terrain a permis de noter l’absence de système de référence et de contre référence dynamique et performant des PVVIH, de répertoire des activités et de soutien dont elles doivent au sein des structures publiques, associatives auxquelles elles seront référées.

Face à cette situation, il faut souligner que les références sont souvent effectuées par les structures de base pour certaines personnes qui en éprouvent la nécessité vers le niveau secondaire et/ou tertiaire mais cependant il n’existe presque ni de contre référence et ni de rétro information de la part des structures destinataires. A cela s’ajoute l’intégration du système dans certaines structures par des partenaires, laquelle intégration est jugée incoercible et unilatérale par certains gestionnaires des DPS et DRS.

La multiplicité et la diversité des outils de référence et de contre référence ne facilitaient pas aussi le contrôle du processus et le système devenait obsolète ou évoluait dans l’impasse d’autant plus que les superviseurs n’incluaient pas cet autre aspect du problème VIH dans leurs termes de références. Il faut noter que la faible adhésion au système de certains prestataires de prise en charge, lesquels se trouvent vexés par des attitudes et des comportements de certains partenaires de terrain constitue un obstacle majeur à la référence et la contre référence des clients.

L’autre facette du problème était que le système de référence évaluait uniquement dans le sens de l’orientation verticale alors qu’à un niveau égal de la pyramide sanitaire, des échanges de compétences étaient possibles ; par exemple tous les CS ne fournissent pas à la fois les activités de CDV, PTME et de PEC.

Il importe que les structures de santé de base n’orientent sur les centres hospitaliers de recours que seuls les malades pour lesquels des soins secondaires ou tertiaires sont essentiels. De façon générale, l’orientation sur le centre hospitalier de recours devrait être réservée aux malades ayant besoin de conseil d’expert, de malades devant bénéficier des examens techniques qui ne peuvent être effectués dans le centre d’accueil et des malades dont les affections nécessitent une PEC spécifique.

Il ressort que la référence et contre référence doit être organisée comme un système ou un réseau qui comprend les structures de prévention et de prise en charge en tenant compte de la cartographie des interventions de lutte contre le VIH/sida et de l’accessibilité géographique des bénéficiaires aux structures qui offrent les services appropriés.

Au regard de tous les aspects et contours qui gravitent autour de la référence et de la contre référence des clients de PVVIH à différents niveaux, des outils

de gestion ont été élaborés comprenant une fiche de référence et de contre référence, un registre de référence et un registre de contre référence.

La nécessité de créer également une « plate forme de concertation », dont les aspects institutionnels et juridiques sont formulés dans ce document, trouve toute son importance et doit s’imposer pour dynamiser et rendre opérationnelle un système de référence et de contre référence fiable et efficace.

Aussi, un élan doit être établi pour la formation des agents et autres acteurs sur l’utilisation des nouveaux outils de gestion, sur l’assurance de la disponibilité permanente des outils et sur la mise en place les Conseils Techniques Régionaux de Référence (CTRR) dont la mission principale est l’animation du cadre de concertation.

En fin, dans l’esprit d’une évaluation périodique, certains indicateurs peuvent être mesurés :

1. Pourcentage des référés par service prestataires;

2. Taux de référence vers les services psychosociaux provenant des sites ;

3. Taux de référence vers les hôpitaux nationaux provenant des autres structures de soins ;

4. Taux de référence vers les structures de prise en charge provenant des CDV

5. Taux de référence vers les PS/CS provenant de la communauté

6. Taux de contre référence reçu du niveau supérieur

7. Taux de rétro information