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Analyse des Ecarts (performance des services vétérinaires). Guinée
OMS
Santé | Etat des Lieux/Etudes
810 449 Publié en 2012

RESUME EXECUTIF

A la demande du gouvernement de la République de Guinée, une série de missions d'évaluation en lien avec le renforcement de la conformité des Services Vétérinaires (SV) guinéens aux normes internationales définies par l'OIE ont été réalisées de mai 2007 à septembre 2012. Le présent rapport a été préparé par l’équipe d’experts certifiés de l’OIE composée des docteurs Daniel Bourzat, Vincent Brioudes et Didier Rouillé. Cette dernière mission d’analyse des écarts PVS s’est déroulée du 17 au 26 septembre 2012. L’équipe a bénéficié de l’appui technique du Dr Marie Edan durant la phase de rédaction de ce rapport.

Selon le protocole en vigueur, cette mission a permis, en étroite collaboration avec les SV et les Autorités guinéennes de préciser les priorités nationales et de vérifier le niveau d’avancement souhaité pour chacune des 46 compétences critiques de l’outil PVS avant de proposer les stratégies correspondantes et les activités à mettre en oeuvre.

Les fiches des compétences critiques figurent en annexe 1 de ce document et précisent le détail des stratégies et des activités à conduire. Le rapport s’organise autour de 5 piliers qui synthétisent les fiches par thèmes (échanges internationaux ; santé animale ; santé publique vétérinaire ; laboratoire vétérinaire ; et gestiongénérale et services réglementaires)

Des outils de calcul permettent, à partir de coûts unitaires définis et d’informations fournies par les SV, de proposer un budget pour 5 ans permettant d’envisager le renforcement de la conformité des SV et d’une meilleure protection de la santé des consommateurs.

Ce programme quinquennal de renforcement durable de la conformité des SV en lien avec les normes internationales de qualité de l’OIE est cohérent avec les contraintes et les priorités nationales définies jusqu’en 2015 par la République de Guinée.

Les ressources humaines actuelles des SV de Guinée sont suffisantes et de qualité. Cependant l’analyse de la pyramide des âges des vétérinaires en activité laisse prévoir un passage difficile à la nouvelle génération et nécessite un recrutement important de jeunes vétérinaires dans les 5 ans à venir. L’essentiel des activités vétérinaires sont gérées par les services publics, la politique affichée de privatisation n’a pas produit les effets escomptés. Seule la délégation des vaccinations obligatoires par mandat sanitaire aux vétérinaires privés installés fonctionne bien. Il convient de mettre à profit ce plan quinquennal pour tester de nouvelles formules de partenariat public-privé pour encourager de jeunes vétérinaires à s’installer au niveau des préfectures et sous-préfectures.

Les échanges commerciaux d’animaux et de produits d’origine animale restent limités à l’exportation. Cependant de réelles opportunités s’offrent aux éleveurs de Guinée avec la demande des pays voisins en animaux trypanotolérants (bovins Ndama, petits ruminants mouton Djallonké et chèvre naine de Guinée) pour la recapitalisation de leurs cheptels décimés par les conflits armés qu’ils ont vécus. Les efforts d’identification mis en place dans le cadre de la lutte contre la PPCB doivent être maintenus et renforcés en vue de faciliter les exportations de bétail sur pied. Le marché de niche vers l’Europe perdu pour les miels et cires de Guinée pourra être reconquis par la mise en place et l’application d’un plan de surveillance sur les résidus. Les contrôles aux frontières ainsi que la sécurisation et l’extension progressive de la zone indemne de PPCB compléteront le renforcement des SV en matière de commerce.

La santé animale et la santé publique vétérinaire représentent les piliers fondamentaux des SV.

En matière de santé animale, l’épidémiosurveillance (active et passive) va s’appuyer sur le réseau des 340 postes d’élevage convenablement équipés en matériels de froid et de prélèvement et sur les relais des Comités de défense sanitaires (CDS) pour avoir la meilleure situation épidémiologique possible (PPCB, PPR, IAHP, MNC, rage, tuberculose, hydatidose, cysticercose, PPA, FA, FVR charbons et pasteurelloses).

Les campagnes de vaccinations seront déléguées (dès que possible) aux vétérinaires privés par mandats sanitaires. Les vétérinaires en poste dans les provinces et préfectures seront chargés de la bonne exécution de ces différentes activités. Les deux unités mobiles de santé animale positionnées à Labé et Kankan seront mobilisées par le directeur national des services vétérinaires soit en mission d’appui soit en mission d’investigation spécifique.

Les objectifs de santé publique vétérinaire consistent à appuyer les pouvoirs publics dans l’aide à la production et à la surveillance de la qualité sanitaire des produits d’origine animale mis sur le marché. La construction d’un nouvel abattoir pour alimenter la zone de Conakry a été intégrée à ce volet. Cet investissement exceptionnel important devra être préparé par une mission d’experts internationaux.

La couverture du territoire par les inspecteurs vétérinaires sera rationalisée aux niveaux national, préfectoral et sous préfectoral afin de garantir une action sanitaire sur tout le territoire en fonction du volume des activités d’abattage et de transformation.

Le système de contrôle des médicaments et des vaccins sera préparé par le service central et sa mise en oeuvre sera effectuée par les inspecteurs des SV centraux, avec la coopération des services vétérinaires préfectoraux dans un premier temps.

Ces activités essentielles de santé animale et de santé publique vétérinaire ne peuvent s’exprimer pleinement qu’avec l’appui d’un laboratoire de diagnostic vétérinaire performant et aux normes de biosécurité. Pour cela le plan quinquennal prévoit la construction d’un nouveau laboratoire à la périphérie de la capitale. Doté d’un équipement moderne et de l’équipe actuelle renforcée, le laboratoire national de diagnostic vétérinaire assurera l’analyse des prélèvements fournis par le réseau national de surveillance (REMAGUI) et par les inspecteurs vétérinaires et assurera l’expédition et le suivi des prélèvements destinés à être analysés dans des laboratoires spécialisés (recherche des résidus, titrage des lots de vaccin…).

Enfin les services centraux en charge de la coordination, de la gestion et de la réglementation se verront dotés de matériels de communication modernes dans des locaux réhabilités. Les moyens de liaison permettront aux cadres de direction de se rendre régulièrement sur le terrain. Ils seront particulièrement chargés de gérer les plans de formation continue aussi bien que les formations spécialisées planifiées dans les différents piliers. Ils auront à renforcer la chaîne de commandement et à assurer la représentation officielle de la Guinée dans les réunions statutaires régionales ou internationales.

Le budget global pour 5 ans est d’environ 55,5 millions € dont 10 millions € de budget exceptionnel dédié aux investissements et 21,5 millions d’euros pour les activités déléguées. En termes de budget annuel l’essentiel du budget va à la santé animale (58 %). Les services centraux de gestion et de la réglementation bénéficient de 23% mais les cadres vont intervenir dans les différents piliers en fonction de leurs spécialités. 15% permettent le bon fonctionnement du volet santé publique vétérinaire tandis que logiquement 4% sont partagés entre le commerce et le laboratoire de diagnostic vétérinaire.

Ce programme quinquennal peut paraître un investissement important s’il est comparé au budget annuel actuel des SV mais ce dernier, non seulement est très faible en terme de fonctionnement mais la masse salariale n’y figure pas du fait que la grande majorité des fonctionnaires émargent auprès du ministère de la fonction publique.

Le coût de ce plan quinquennal avec son budget exceptionnel ne représente que 1,7 € par unité de bétail vétérinaire (1 UIV= 1 vache adulte = 10 moutons = 10 chèvres), 1,8% du PIB national et 0,9 % de la valeur du cheptel national.

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