Consultant.e international.e pour une recherche réaliste sur l’introduction d’oxymètres de pouls pour améliorer les diagnostics des enfants de moins de cinq ans
L’ESPRIT ALIMA : La raison d’être d’ALIMA est de sauver des vies et de soigner les populations les plus vulnérables, sans aucune discrimination identitaire, religieuse ou politique, à travers des actions basées sur la proximité, l’innovation et l’alliance d’organisations et d’individus. Nous agissons avec humanisme, impartialité et dans le respect de l’éthique médicale universelle. Pour accéder aux patients, nous nous engageons à intervenir de façon neutre et indépendante. **
LES VALEURS et PRINCIPES de notre action inscrits au sein de notre CHARTE :
Le patient d’abord
Révolutionner la médecine humanitaire
Responsabilité et liberté
Améliorer la qualité de nos actions
Faire confiance
L’intelligence collective
SOIGNER - INNOVER - ENSEMBLE :
Depuis sa création en 2009, ALIMA a soigné plus de 6 millions de patients, et déploie aujourd’hui ses opérations dans 12 pays d’Afrique. En 2019, nous avons développé 41 projets de réponse médicale humanitaire pour répondre aux besoins de populations touchées par les conflits, les épidémies et l’extrême pauvreté. L’ensemble de ces projets se font en appui aux autorités sanitaires nationales à travers près de 330 structures de santé (dont 28 hôpitaux et 300 centres de santé). Nous travaillons en partenariat, notamment avec des ONGs locales, dès que cela est possible afin de nous assurer que nos patients bénéficient de l’expertise là où elle se trouve, que ce soit au niveau de leur pays ou du reste du monde. Par ailleurs, pour améliorer la réponse humanitaire, nous menons des projets de recherches opérationnelles et cliniques notamment dans le domaine de la lutte contre la malnutrition et les fièvres virales hémorragiques. ALIMA mène également des opérations en réponse à la pandémie covid-19 dans l’ensemble de nos missions.
NOS PAYS D’INTERVENTIONS : Mali, Burkina Faso, République Centrafricaine, Nigeria, Niger, Tchad, République Démocratique du Congo, Cameroun, Guinée, Soudan du Sud, Mauritanie.
NOS THÉMATIQUES PROJET : Malnutrition, Santé sexuelle et reproductive incluant les violences basées sur le genre, Santé primaire et secondaire, Pédiatrie, Paludisme, Épidémies (Fièvres hémorragiques, méningite, Choléra, Rougeole, Dengue, Covid-19).
Contexte et justification
Malgré les progrès réalisés dans la gestion de la santé infantile dans le monde, en 2017, 5,4 millions d'enfants sont morts avant leur cinquième anniversaire. Les principales causes de décès dans le monde restent la pneumonie (24 %), la diarrhée (15 %) et le paludisme (9 %), la malnutrition étant un facteur sous-jacent important lié à environ la moitié des décès chez les enfants âgés de 1 à 59 mois.
Une mauvaise identification des cas graves au niveau des centres de santé primaire (CSP) et leur non-références aux centres de soins hospitaliers sont des facteurs contribuant à des niveaux élevés de mortalité infantile en Afrique de l'Ouest. Cela signifie que les enfants atteints de maladies graves (paludisme, pneumonie ou d'autres maladies) sont parfois mal diagnostiqués au niveau des CSP dans le contexte ouest-africain, ce qui empêche leur référencement, pourtant nécessaire, vers les hôpitaux et nuit à leur prise en charge efficace.
L’hypoxémie, qui est une diminution de la concentration d’oxygène dans le sang, est une complication potentiellement mortelle de nombreuses maladies graves. Les oxymètres de pouls (OPs) sont des outils qui permettent de mesurer le taux de saturation d’oxygène dans le sang et ainsi de détecter les cas d’hypoxémie. Ils pourraient donc aider à réduire la mortalité infantile permettant de diagnostiquer et de surveiller efficacement les enfants atteints d’hypoxémie. Ces outils sont parfois utilisés efficacement au niveau des hôpitaux en Afrique mais leur intégration au niveau des CSP n'a pas encore été explorée. Le projet AIRE vise à introduire des OPs dans deux districts de quatre pays d’Afrique de l’Ouest : Burkina Faso, Guinée, Mali et Niger, ce qui fait un total de 202 CSP et 8 hôpitaux de district identifiés. Parmi ces 202 centres de santé, 16 seront désignés pour la recherche et concentreront la majeure partie des collectes de données.
Le projet AIRE (Améliorer l’identification des détresses respiratoires chez les enfants) vise à remédier le manque de disponibilité d'outils de détection de l'hypoxémie adaptés aux CSP, à l'insuffisance des connaissances disponibles sur la meilleure façon d'opérationnaliser les OP dans la PCIME[1] et à l’amélioration de la gestion des cas graves dans ce contexte. Entre janvier 2021 et septembre 2022, AIRE sera mis en œuvre par ALIMA, en partenariat avec Solthis et Terre des hommes (Tdh). ALIMA est l’ONG leader du consortium et mettra en œuvre le projet en Guinée et dans un district au Mali. Tdh mènera les activités au Burkina Faso et dans le deuxième district du projet au Mali. Dans les districts de Tdh, l’oxymètre de pouls sera intégré au projet IeDA (PCIME électronique), préalablement mis en œuvre par l’ONG. Solthis s’occupera de mettre en œuvre le projet AIRE au Niger.
Les objectifs du projet AIRE sont les suivants :
Objectif global
Réduire la mortalité néonatale et infantile
Objectif spécifique 1
Les districts d’intervention sont équipés et utilisent des oxymètres de pouls pendant les consultations pédiatriques en CSP et les communautés sont mieux informées et motivées pour obtenir des soins en temps opportun
Objectif spécifique 2
Les éléments probants du projet sont produits par la mise en œuvre d’une approche de recherche et d’évaluation à plusieurs volets – y compris des méthodes mixtes pour la mise en œuvre et l’évaluation du processus d’introduction des OP aux directives de la PCIME, une analyse d’effets sur les résultats de santé des enfants et une analyse de coût
Objectif spécifique 3
Les pays du projet adoptent et sont prêts à utiliser les OP à grande échelle, et la diffusion des données probantes génère un engagement régional en faveur de l’intégration des OP dans les pays d’Afrique de l’Ouest
Dans le cadre de l’objectif 2 du projet, une recherche à trois volets sera menée pour analyser les processus, les effets et le coût du projet. Le mandat présenté ici s’inscrit dans le cadre de l’évaluation des processus (fidélité, acceptabilité, mise en œuvre) et de l’évaluation par l’approche réaliste du projet. Sous la direction de deux chercheurs du CEPED (Valéry Ridde) et de l’Université de Lille (Sarah Louart) avec le soutien méthodologique d’une consultante internationale, une recherche mixte est amorcée pour mieux comprendre comment le projet AIRE, en introduisant des oxymètres de pouls au niveau des CSP, permet d’améliorer les diagnostics des cas graves et le système de référencement des enfants de moins de cinq ans. Elle vise les quatre pays suivants : Burkina Faso, Guinée, Mali, Niger. Pour chacun de ces pays, un.e chercheur.e national.e et des assistant.e.s de recherche sont recherché.e.s pour récolter des données et mener des études de cas.
Pour soutenir la recherche réaliste, participer à la formation des équipes pays, aux ateliers de réflexion commune et aux analyses des données, un.e consultant.e international.e, expert.e en évaluation réaliste va accompagner l’équipe.
Question de recherche
La question qui guidera la recherche concernant ce mandat est la suivante : comment, dans quels contextes, et selon quels mécanismes l’introduction des oxymètres de pouls au niveau des centres de santé primaire permet d’améliorer le diagnostic des cas graves chez les enfants de moins de cinq ans et d’améliorer le référencement vers un hôpital ?
Objectifs spécifiques de recherche
Pour répondre à la question de recherche, quatre objectifs spécifiques ont été établis :
Évaluer le degré d'acceptabilité de la part des professionnels de santé et des mères d’enfants des oxymètres de pouls introduits par le projet AIRE.
Mesurer la fidélité d’implantation des activités du projet AIRE (si les activités prévues par le projet ont effectivement été mises en œuvre, et aussi souvent et aussi longtemps que prévu initialement).
Étudier comment la mise en œuvre du projet AIRE s’organise, quels sont ses défis et quels sont les facteurs qui l'influencent.
Comprendre comment le projet AIRE fonctionne, pour qui, dans quels contextes spécifiques et pourquoi.
Méthode
Pour répondre à ces questions de recherche, nous mobiliserons des méthodes mixtes et une approche d’évaluation basée sur les théories. Les données seront récoltées à deux moments distincts, avant l’introduction des OPs (janvier 2021) et environ 6 mois après leur introduction (entre juin et août 2021).
L’acceptabilité des oxymètres de pouls sera mesurée au plan quantitatif (par des questionnaires distribués à tous les professionnels de santé dans les 202 CSP du projet) avant (acceptabilité prospective) et après l’introduction des OPs (acceptabilité contemporaine). Elle sera également évaluée au plan qualitatif, par des entretiens semi-directifs réalisés avant l’introduction des OPs auprès des professionnels de santé (environ 16 entretiens par pays) et après l’introduction des OPs auprès des mêmes professionnels de santé (16 par pays environ) et auprès des mères (16 par pays environ) dont les enfants ont été admis à une consultation avec utilisation de l’OP.
Pour mesurer la fidélité de mise en œuvre des activités menées dans le cadre du projet AIRE, une grille de réponse servira à collecter les expériences et avis de tous les professionnels de santé des 16 CSP de recherche ainsi que d’autres personnes travaillant en lien avec les CSP (gestionnaires des dépôts de médicaments, membres des comités de gestion, etc).
Pour comprendre comment le projet AIRE fonctionne, pour qui, dans quels contextes spécifiques et pourquoi, nous mobiliserons une approche réaliste en évaluation de programme afin de mettre en lumière les contextes dans lesquels l’intervention s’inscrit et qui influencent son déroulement et les effets obtenus, les mécanismes déclenchés par l’intervention et les effets qui résultent de l’activation de ces mécanismes. Cette évaluation réaliste sera nourrie par la construction d’une théorie de l’intervention, par de nombreuses observations de terrain qui seront réalisées après l’introduction des OPs, ainsi que par des entretiens approfondis qui seront menés auprès d’environ 20 personnes par site de recherche (4 sites de recherche par pays, environ 80 entretiens par pays) (professionnels de santé, leaders locaux, membres des comités de gestion, agents de santé communautaires, etc) et par des entretiens dans les hôpitaux de district.
Rôle du chercheur national
Le ou la consultant.e est chargé.e d’apporter son expertise technique aux équipes de recherche et travaillera en étroite collaboration avec les chercheurs du CEPED, de l’Université de Lille et des pays. Son rôle inclut les tâches suivantes :
Formation des chercheurs pays à l’évaluation réaliste
Aide à la construction de la théorie d’intervention
Participation aux ateliers de lancement, d’analyses et de mise en commun
Soutien à l’analyse des données concernant l’étude réaliste
Aide à la construction des configurations contexte-mécanisme-effets (CME) et de la théorie de moyenne portée
Échéancier, activités, livrables
L’étude de cas se déroulera entre janvier 2021 et septembre 2022, avec une collecte de données sur une période d’au moins 2 mois (voir échéancier ci-dessous). Le nombre de jours budgétés pour le ou la consultant.e est de 50 jours, incluant la participation aux ateliers, au taux de 450 dollars par jour. Nous attendons un engagement et une disponibilité tout au long du projet, c’est-à-dire jusqu’en septembre 2022.
Le ou la consultant.e travaillera en étroite collaboration avec les chercheurs du CEPED et de l’Université de Lille, chargés de la supervision générale de la recherche.
Le travail conduit dans le cadre de ce mandat, les données collectées et les rapports sont la propriété d’ALIMA. Les publications scientifiques qui en découlent seront produites en collaboration avec les chercheurs nationaux, les chercheurs de l’Université de Lille et du CEPED, et d’ALIMA en respectant les normes habituelles de signature scientifique ainsi que la politique de publication du projet.
Activités
PHASE 1 : Préparation**
T4 2020
Soutien aux chercheurs principaux pour la construction de la démarche d’évaluation réaliste et des outils de collecte de données
Participation à l’atelier de lancement de la recherche, les équipes-pays concernées et les chercheurs nationaux
Formation des équipes pays à l’évaluation réaliste
Soutien aux chercheurs principaux pour la construction de la théorie d’intervention
PHASE 2 : Recherche empirique
T4 2020 – T1 2021
Aide à la construction de la théorie de moyenne portée initiale
Soutien aux chercheurs pays pour la conduite de la collecte et à l’analyse des données sur l’acceptabilité prospective (consultations Skype et éventuelles relectures des analyses)
T2 2021
Participation à l’atelier de restitution des résultats préliminaires, de préparation à la deuxième phase de collecte, de validation de la théorie d’intervention et de formation à Nvivo, tenu à Dakar
Soutien aux chercheurs pays et principaux pour l’analyse des données
T3 2021
- Soutien aux chercheurs pays pour la conduite de la collecte et à l’analyse des données sur l'acceptabilité contemporaine, les processus, la fidélité d’implantation et l’étude réaliste (consultations Skype et éventuelles relectures des analyses)
T4 2021
Participation à l’atelier de mise en commun et d’analyse inter-pays, tenu à Dakar
Soutien technique à l’utilisation de Nvivo pour l’analyse des données
Soutien aux chercheurs pays pour l’analyse des données et à la rédaction des rapports d’analyse (consultations Skype et éventuelles relectures des rapports d’analyse)
T1 2022
- Participation à l’atelier d’analyse transversale et d’interprétation réaliste, tenu à Dakar
PHASE 3 : Restitution
T2 2022
Soutien aux chercheurs pays et principaux pour la rédaction du rapport final de recherche
Soutien aux chercheurs principaux pour à la construction de la théorie de moyenne portée finale et aux configurations contexte-mécanisme-effets
Aide à la préparation des présentations de restitution
Participation à l’atelier de restitution finale et de recommandations, tenu à Dakar
Coût, paiements
Le coût total de ce contrat est calculé à 22.500 USD (50 jours de travail à 450USD/jour). ALIMA financera le transport, les per diem et l’hébergement dans le cadre de la participation à chacun des quatre ateliers. Le paiement sera échelonné sur l’ensemble de la durée du projet, et sera octroyé par tranches de 25%, à l’issue de la participation à chacun des quatre ateliers de recherche après la fourniture d’un rapport d’atelier.
Critères de sélection
- Expertise scientifique concernant l’approche réaliste en évaluation de programme
- Expérience préalable d’utilisation de cette approche pour un projet de recherche en Afrique
Durée du contrat
Décembre 2020 - septembre 2022
[1] La PCIME est la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant. Les OPs seront inclus au guide de la PCIME.