République de Guinée (Trésor- Direction Générale)
Croissance économique et développement
La Guinée présente de très nombreux atouts naturels : façade maritime longue de plus 300 km, un important potentiel hydrologique (« château d'eau » d'Afrique) et agricole, un sous-sol particulièrement riche en minerais (bauxite (1ère réserve mondiale de bauxite (1/3 du total) et 2ème producteur mondial après l’Australie), fer (3 Mds T de réserves), or et diamant), frontières partagées avec six pays, etc. Mais son économie demeure relativement peu diversifiée et structurellement vulnérable aux chocs exogènes, notamment sur les matières premières : (i) la contribution du secteur agricole au PIB est relativement modeste (18%) alors que ce secteur emploie près de 70% de la population active ; (ii) le secteur secondaire (36% du PIB) est principalement dominé par les activités minières qui, avec la bauxite et plus marginalement l’or (environ 15T/an) et le diamant, représentent 85% des exportations du pays ; l’énergie est également un secteur stratégique, tant pour les investissements en cours que pour les effets d’entrainement sur les autres activités : 4 projets de barrages sont prévus - dont le plus important (Souapiti) - devrait permettre une production additionnelle de plus de 500 MW (contre 774 MW dans tout le pays aujourd’hui) ; enfin, (iii) le secteur tertiaire (46% du PIB) est quant à lui porté par le commerce, le transport, les télécommunications et les activités financières.
En dépit des nombreux atouts, les indicateurs socio-économiques de ce PMA demeurent fragiles. Avec une population de 12,4 millions d’habitants et un PIB de 13,4 Mds USD, la Guinée demeure au bas du classement IDH, occupant le 175ème rang sur 189 pays en 2018. Plus de la moitié des Guinéens (53%) vivraient en dessous du seuil national de pauvreté qui est 8 815 GNF/personne/jour (0,9 EUR). Par ailleurs, l’économie reste encore largement informelle avec une part estimée à plus de la moitié du PIB. L’emploi informel occuperait près de 70% de la force de travail du pays. L’espérance de vie à la naissance dépasse à peine 60 ans. Les autorités ont défini leur stratégie de développement dans le PNDES 2016-2020, qui avait récolté en 2017 des promesses d’engagements financiers d’investisseurs privés et bailleurs institutionnels estimés à plus de 20 Mds USD.
Après le rattrapage post-Ebola (croissance de 10%/an en 2016-2017), le rythme de croissance de l’économie guinéenne a ralenti depuis 2018 (+6,2%) mais demeure dynamique, porté par le secteur extractif, notamment. En 2019, compte tenu de la situation socio-politique et de performances minières impactées par une saison des pluies particulièrement forte, la croissance a légèrement ralenti à 5,6%. En 2020, la perspective de croissance était attendue à 5,8% notamment grâce à l’entrée en production de nouveaux sites miniers (site de GAC, augmentation de la production de CBG, etc.) et la mise en activité du barrage hydroélectrique de Souapiti. Mais celle-ci a été révisée à la baisse à 2,9% en raison de l’impact de la pandémie COVID-19, et notamment de la sensibilité de la croissance guinéenne au retournement des cours de matières premières, en particulier minières. Le FMI table sur un rebond de la croissance dès 2021 à 7,6%.
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