GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
RESUME ANALYTIQUE
1. Le présent document propose la stratégie d’intervention du Groupe de la Banque africaine de développement en Guinée pour la période 2018-2022. Ce Document de stratégie pays (DSP) s’appuie sur la stratégie décennale 2013-2022 de la Banque et ses Cinq priorités institutionnelles (Top 5), ainsi que sur la Stratégie d’intervention de la Banque pour remédier à la fragilité et renforcer la résilience en Afrique. En outre, le document s’aligne sur le Plan national de développement écono-mique et social (PNDES) 2016 - 2020 du Gouvernement de la Guinée (GdG) et vise à : 1) relever le défi de la fragilité dans le pays ; 2) stimuler des changements structurels et des investissements cata-lyseurs afin de relever le niveau d’accès à l’énergie; et 3) renforcer les capacités de production, de transformation et de valorisation des produits de l’agriculture afin de parvenir à l’autosuffisance ali-mentaire.
2. Le 25 juin 2018, le Comité sur les opérations et l’efficacité du développement (CODE) a pris note de la mise en oeuvre satisfaisante de la stratégie 2012-2016/17 et a soutenu les orientations stratégiques proposées par la Direction pour la nouvelle stratégie 2018-2022, ainsi que les piliers proposés qui sont : pilier 1) Amélioration de l'accès à l'énergie et pilier 2) Développement des chaînes de valeurs agricoles et industrielles. A cette occasion, le Comité a aussi recommandé de : 1) mettre l’accent sur la fragilité dans le prochain DSP ; 2) suivre étroitement le niveau d’endettement du pays ; et 3) maintenir un dialogue politique soutenu avec les autorités guinéennes. Ces recommandations ont été prises en compte dans la présente stratégie.
3. Le secteur agricole, caractérisé par un faible niveau de productivité des facteurs interpelle la collaboration future entre le pays et la Banque. Dotée d’une superficie de 245 857 km2, la Gui-née est un pays d’Afrique de l’ouest peuplé de près de 12 millions d’habitants. En 2016, l’économie était dominée par les services avec 45% du Produit intérieur brut (PIB) suivi de l’industrie (31%). L’agriculture avec 20% du PIB, emploie 52% de la population occupée. Ce secteur se caractérise par un faible niveau de rendement (environ 1,2 tonne par hectare pour le riz). La valorisation du potentiel agricole sera visée par ce DSP afin de réduire le niveau d’insécurité alimentaire qui était de 30,3% en 2012 et le niveau de pauvreté qui concerne 52,2% de la population vivant avec moins de 1,25 dollar EU/jour en 2012 contre 17,0% pour les pays en développement (annexe 12).
4. Le pays fait face à des facteurs de fragilité qui limitent la croissance inclusive. Après un ralentissement économique en 2014-2015 causé par la crise Ebola, la performance écono-mique s’est restaurée progressivement avec une croissance qui est passée de 3,8% en 2015 à 10,5% en 2016, et 8,2% en 2017. Cette croissance est principalement liée à la relance de la production minière. Le faible accès aux facteurs de production limite l’impulsion de l’industrie manufacturière. La croissance est très peu inclusive et verte pour réduire durablement les iné-galités et la pauvreté et assurer la protection de l’environnement notamment dans les zones minières. De 2018 à 2022, le taux de croissance devrait varier entre 5,0% et 6,0% par an. Pour permettre un meilleur partage de cette croissance et la rendre plus favorable à une transition vers la résilience, la nouvelle stratégie de la Banque en Guinée compte aider le GdG à relever les défis de fragilité du pays en veillant à : i) la réduction des disparités spatiales (entre les zones urbaines et rurales) principalement en matière d’accès à l’énergie et de productivité des facteurs dans les activités agricoles ;ii) la lutte contre l’insécurité alimentaire ; iii) la lutte contre la dé-gradation de l’environnement causée par la déforestation et l’érosion côtière) ; iv) la réduction des inégalités entre le genre.
5. La principale recommandation du dialogue entre la Banque et le GdG est d’accroitre l’accès à l’énergie afin de soutenir la croissance inclusive, et de promouvoir le développe-ment agricole en mettant l’accent sur les filières où le pays possède des avantages compa-ratifs. L’activité de la population guinéenne est fortement dominée par l’agriculture avec un rendement largement en deçà de son potentiel. L’apport de l’énergie électrique à la production agricole pourrait stimuler l’offre des possibilités de cultures intensives et de transformation des principales cultures du pays. Il s’agit en particulier du riz qui vient en tête en termes de produc-tion (2,11 millions tonnes) et en termes d’importations alimentaires (403 mille tonnes pour 152 millions de dollars EU) en 2017. A cet effet, cette stratégie repose sur deux piliers : i) Amélio-ration de l'accès à l'énergie ; ii) Développement des chaînes de valeurs agricoles et indus-trielles. Ces piliers contribueront à l’atteinte des cibles stratégiques des Top 5, des orientations du PNDES et des objectifs de développement durable (ODD) de la Guinée. Ainsi, l’objectif principal visé par cette stratégie est l’amélioration des conditions de vie des populations rurales à travers l’accès à l’énergie et le développement intégré des zones de transformation agroali-mentaire.
Dans la même catégorie