Mamadou Chérif Diallo, Ahmédou Tall, Lanceï Traoré
La Guinée, bien que traversant une situation d’instabilité politique qui s’est instaurée depuis le coup d’Etat de décembre 2008, continue d’attirer les plus grands groupes miniers mondiaux qui viennent d’annoncer trois mégaprojets dans l’exploitation de son fer pour des investissements globaux de plus de 8 milliards USD. La frénésie dans le secteur minier guinéen s’explique en partie par les signes prometteurs d’une reprise de l’économie mondiale illustrée par le niveau de croissance soutenue les pays émergents avec comme têtes de file la Chine, l’Inde et le Brésil dont la politique actuelle est orientée vers le contrôle direct des sources de matières premières afin de mieux sécuriser les sources d’approvisionnement et de maitriser les coûts de production. Cette stratégie s’est traduite en Guinée par les partenariats entre Rio Tinto et Chinalco, et BSGR et le brésilien Vale.
En dehors du fer dont les réserves sont estimées à 5 milliards de tonnes, le sous-sol guinéen renferme d’autres importantes ressources minières dont la bauxite (40 milliards de tonnes), le calcaire (40 millions de tonnes), le nickel (75 millions de tonnes), le diamant (20 millions de carats), l’or (5.000 à 10.000 tonnes) et d’autres minéraux rares comme l’uranium, le graphite et le titane. Malgré ce potentiel, le PNB par tête d’habitant est de 378,5 USD 4. En plus on observe un accroissement du pourcentage de la population5 vivant en dessous du seuil de pauvreté qui de 40,3% en 20026 est passé à 53% en 2007. Les indices de la profondeur et la sévérité de la pauvreté ont également suivi la même tendance. Ils sont passés respectivement de 17,2% et 8,1% en 2002 à 17,6% et 8,2% en 2007.
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