AGUIPE
SYNTHESE DU RAPPORT
CONTEXTE
En Guinée les questions de l’emploi, de la formation professionnelle et d’insertion socioéconomique des jeunes restent la préoccupation majeure face à la montée croissante du chômage et de l’insécurité. La consolidation de la paix et la quiétude sociale restent précaires si les jeunes et les femmes en situation de chômage et de sous formation, principaux vecteurs de l’insécurité ne sont pas insérés tant sur le plan Social, professionnel et économique Face à ce défi majeur, plusieurs initiatives ont été prises pour faciliter leur réinsertion dans la vie active.
Au début de l’année 2011, suite à une demande du gouvernement guinéen, le fonds pour la consolidation de la paix (PBF) a financé un projet de soutien aux 1.800 mineurs recrutés irrégulièrement dans le rang des forces armées communément appelés EX- ASSOCIÉS AUX FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ (FDS).
Le financement a été accordé sur la base d'une séquence d'exercices d'identification effectuée par l'UNICEF en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi Jeunes (MJEJ), qui ont confirmé qu’environ 1.500 jeunes âgés de 14 à 18 ans avaient été recrutés, formés au maniement des armes par des unités irrégulières des forces armées guinéennes entre août et septembre 2009. Ces frustrés sont désormais appelés les EX-ASSOCIES AUX FDS.
Les évaluations ont identifié que plus de 80% des jeunes recrutés provenaient de la Guinée Forestière et avaient été recrutés par les dirigeants de la communauté, avec 50% de recrutement forcé c'est-à-dire sous la pression de leurs familles et des dirigeants et 50% d’engagement volontaires, qui trouvaient l’occasion comme une opportunité d’avoir de l’emploi et de protéger les intérêts de leurs groupes ethniques.
Ces jeunes ont été transportés dans des camps militaires des plus célèbres du pays, parmi lesquels il faut citer :KALEYAH dans la préfecture de Forécariah, où ils ont reçu pendant 7 à 9 mois une formation militaire axée essentiellement sur la manipulation des armes, les techniques de combat…. et soumis à des règlements intérieurs très stricts, la non autorisation de quitter le camp pendant la formation, et toute violation à ces principes était sévèrement punis, des peines allant à des emprisonnements de une à deux semaines avec privation de nourriture ….
Au cours de cette formation, ces jeunes ont été torturés physiquement et moralement, humiliés et auraient même été privés de nourriture, de même des cas de morts s’en étaient suivi suites à des coups et blessures qu'ils ont reçus.
En Avril 2010, avec la transition du régime militaire au régime civil c'est-à-dire démocratique, ces jeunes ont été abandonnés, relâchés, sans aucune mesure d’insertion ni d’assistance sociale, professionnelle et économique. Ni même leur accorder le simple moyen de subsistance ou de transport pour rentrer chez eux. Ils furent voués à leur sort.
C’est ainsi que, beaucoup de ces jeunes, craignant la stigmatisation de la société comme des humiliés et souffrant du traumatisme de l’abandon du rejeter, stresser par le comportement des dirigeants qui les ont promis des châteaux et or et frustrés de n’avoir pas réussi à entrer dans l'armée, nous assistons ainsi à la formation d’un clan œuvrant à des actes de barbaries de criminalité et de banditisme dans le seul but pour assouvir leur colère ou leur vengeance et de subvenir à leur moyen de subsistance.
Le comportement défaillants de ces jeunes et la délinquance juvénile observés dans tout le pays, tant en milieu urbain que rural, traduisent la précarité dans laquelle se trouve la majeure partie de cette catégorie de jeune. Cette jeunesse a été exclue d’insertion dans l’armée après avoir appris toutes les techniques de maniement des armes pendant des mois. Ce qui pourrait avoir des conséquences très néfastes sur la sécurité de la population, la paix intérieur et la cohésion sociale. Ainsi, selon les services de police, les formes de délinquance juvénile les
plus développées en Guinée sont au stade actuel: la prostitution, le viol, le vol sur toutes ses formes et le grand banditisme dont les attaques à mains armées, la consommation des stupéfiants, de la drogue et l’alcoolisme. La santé de la reproduction en Guinée, est caractérisée par l’entrée précoce des adolescents et des jeunes dans la vie sexuelle active avec comme conséquence une prévalence élevée des viols et des grossesses précoces.
En 2010, près de 1.829 jeunes considérés comme enfants au moment de leur recrutement ont été identifiés, dont 1.153 soit 63% ont été formés à kaleyah et 679 soit 37% étaient constitués par des EX-ASSOCIÉS AUX FDS, principalement associés aujourd’hui aux réseaux criminels des gangs en Guinée Forestière et des quartiers marginalisés de Conakry. Ils ont reçu 21 mois de soutien psychosocial, y compris des conseils individuels et en groupe et l’appui pour participer dans les activités socio-éducatives, afin de faciliter leur réinsertion dans la communauté.
L’Union Européenne avait financé en 2010 le Projet de Mobilisation des Jeunes pour l’Aménagement de Tilé (PROMOJAT) qui a permis la création de 2500 emplois temporaires en faveur des jeunes dans la ville de N’Nzérékoré.
Malgré les bonnes dispositions prises en faveur des ex-volontaires de l’armée, force est de constater qu’ils vivent dans une précarité quasi-totale qui est reconnue aujourd’hui comme l’une des cause de la grande criminalité et un sérieux problème contre la paix intérieur du pays.
Pour relever ce défis le Gouvernement guinéen en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) sur financement du Fonds de Consolidation de la Paix (PBF), ont initié cette activité qui sera essentiellement consacrée à identifier et recenser les EX ASSOCIÉS AUX FDS vivant sur le territoire national guinéen et à enquêter sur la vulnérabilité des jeunes toutes catégories confondues.
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