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MSF dévoile une urgence nutritionnelle et médicale dans des prisons guinéennes
MSF
Chaine Pénale | Etat des Lieux/Etudes
553 344 Publié en 2009
En septembre 2008, Médecins Sans Frontières (MSF)1 a lancé une intervention d’urgence dans la prison civile de Guéckédou dans le sud-est de la République de Guinée. À l’arrivée de l’équipe, un prisonnier masculin adulte sur trois souffrait de malnutrition, dont un sur cinq de malnutrition aiguë sévère. Des conditions d’hygiène épouvantables avaient entraîné chez eux une déshydratation ainsi que de nombreuses infections respiratoires et de la peau. Les cellules surpeuplées abritaient tant des mineurs que des adultes, et des prisonniers atteints de tuberculose (TB) qui côtoyaient d’autres détenus. Les soins de santé n’étaient que rarement disponibles. MSF a réagi à la situation de la prison de Guéckédou par une distribution alimentaire thérapeutique d’urgence pendant près de trois mois.2 MSF a également réalisé des consultations médicales, donné des médicaments et fourni du matériel pour l’approvisionnement en eau, les installations sanitaires et l’hygiène personnelle. Cette intervention d’urgence dans la prison de Guéckédou a suscité des préoccupations sur la situation nutritionnelle dans d’autres prisons en Guinée. Des équipes MSF sur le terrain ont donc réalisé des évaluations - et des consultations médicales où cela s’avérait nécessaire - dans trois autres prisons en Guinée : Mamou, Boké et Gaoual. Sur base de ses observations à Guéckédou et au-delà, MSF conclut que les épouvantables conditions observées à la prison Guéckédou ne sont malheureusement pas un cas isolé.3 Même si les conditions variaient dans les différentes infrastructures, aucune prison visitée par MSF ne subvenait aux besoins de base comme l’accès à l’eau, l’alimentation et les soins de santé, ni ne maintenait les conditions minimales de respect de la dignité humaine des prisonniers. Ces besoins humanitaires extrêmes exigent une réaction immédiate. Cependant, une intervention d’urgence à court terme ne peut pas être la solution aux dysfonctionnements généraux et plus structurels de l’administration pénitentiaire concernant la distribution de nourriture et le maintien de conditions hygiéniques acceptables, qui touchent surtout les détenus masculins adultes. Les privations de nourriture, d’eau, de conditions de vie minimales et d’autres besoins fondamentaux mettent leur vie en danger et sont assimilables à des mauvais traitements. Le non-respect des normes minimales4 dans les prisons guinéennes peut être lié au développement économique et humain généralement faible dans le pays.5 L’instabilité et les conflits dans les pays voisins ont longtemps touché la Guinée, alors que des grèves et des troubles civils sont apparus dans le pays au cours des dernières années. La hausse internationale constante des prix des denrées alimentaires, qui a culminé en 2008, a aggravé les conditions de vie déjà précaires et l’insécurité alimentaire des Guinéens. Par conséquent, le problème de malnutrition dans les prisons guinéennes, récurrent et déjà bien documenté6, n’a fait que s’accentuer en 2008. Même si le fait que les conditions dans les prisons guinéennes sont inférieures aux normes minimales peut être attribué en partie à la pauvreté et aux ressources limitées du pays, ces facteurs n’expliquent pas à eux seuls l’absence de réaction face à la malnutrition récurrente et aux conditions de vie inacceptables à Guéckédou et dans d’autres prisons. Les autorités nationales guinéennes assument la responsabilité ultime de faire respecter les droits humains fondamentaux de ses habitants, notamment sa population carcérale. Les autorités nationales et locales doivent agir immédiatement pour satisfaire aux besoins de base des prisonniers conformément aux normes internationales et nationales. Les donateurs internationaux et d’autres acteurs intervenant en Guinée doivent réagir pour garantir les besoins de base des prisonniers, car leur vie et leur santé sont en jeu.
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