Global Water Initiative – Afrique de l’Ouest
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
Les aménagements hydroélectriques ont des impacts à long terme sur les personnes affectées par les projets (PAP), qu’elles soient déplacées (physiquement et économiquement) ou hôtes. Des budgets sont prévus dans les plans de gestion environnementale et sociale (PGES) et les plans d’action de réinstallation (PAR) pour atténuer les impacts des projets hydroélectriques sur les milieux biophysique et humain. Cependant, ces actions ponctuelles souffrent souvent de manque de suivi et de disponibilité de financement durable après les 2 ou 3 premières années de mise en opération des projets. Il convient alors de réfléchir à des approches durables afin de rétablir convenablement les moyens de vie des PAP sur le long terme, et de permettre ainsi à ces projets d’appuyer le développement local au même titre que le développement national.
Au niveau mondial, de telles actions de rétablissement des moyens de vie ainsi que celles de mobilisation des populations riveraines sont de mieux en mieux mises en oeuvre, au moment de la réinstallation, aux niveaux politique et institutionnel. Cette approche de partage des bénéfices fait partie des bonnes pratiques préconisées par l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA) et la Directive de la CEDEAO relative au développement d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest.
Dans cette optique, et après avoir réalisé une première étude sur le sujet appliquée au cas particulier du projet Fomi (2013), le Ministère de l’énergie et de l’hydraulique (MEH), en partenariat avec la Global Water Initiative (GWI), a initié la présente étude pour analyser la faisabilité de la mise en place d’une telle approche au niveau national en Guinée. La Guinée dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à 6 000 MW pour une énergie garantie de 19 300 GWh/an. Les barrages Banéa (1988), Garafiri (1999) et Kaleta (2015) sont actuellement en exploitation et la Guinée prévoit la construction de nouveaux grands ouvrages hydroélectriques (Souapiti, Amaria, Koukoutamba, Fomi et autres) pour satisfaire ses besoins énergétiques et exporter dans les pays environnants. Pour valoriser le riche potentiel hydroélectrique de la Guinée et assurer un développement à la fois local et national, il convient d’éviter les mauvaises expériences du passé pour réussir la mise en oeuvre de ces futurs projets à travers une meilleure prise en compte des intérêts des populations rurale affectées, vivant dans les zones d’implantation des aménagements.
La présente étude vise à analyser les aspects juridiques, institutionnels et financiers concernant les modalités opérationnelles d’un mécanisme de financement des initiatives d’amélioration des moyens de vie des PAP et de préservation de l’environnement des bassins des barrages hydroélectriques sur le long terme.
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